
L’Histoire
Dans les combles du Théâtre impérial de Strasbourg, trois ouvrières réparent les accessoires et raccommodent des costumes de scène.
Il y a Léna, la vieille alsacienne qui travaille dans cet atelier depuis plus de quarante ans ; Madame Odile, la cheffe, férue d’opéra et Anna, la jeune allemande qui rêve de devenir danseuse. Elle a, sans en avoir conscience, l’arrogance des vainqueurs et la cruauté de la jeunesse : ce sont autant de couleuvres que la vieille Léna a bien du mal à avaler. Car nous sommes en 1873, deux ans à peine après l’annexion de l’Alsace au IIéme Reich allemand : les souffrances de la guerre et l’humiliation des vaincus sont des plaies encore vives gravées dans les cœurs. Alors, lorsque la colère ou le chagrin débordent, elles empoignent ce qu’elles ont sous la main, des costumes ou des marionnettes, et incarnent les Princesses et les Héros de la mythologie grecque, ces personnages légendaires dont la métamorphose tragique leur sert à la fois d’exutoire et de consolation.
Dans l’atelier, la Métamorphose opèrera aussi pour les 3 femmes. Les liens tissés pendant cette journée, les carapaces fissurées, les mythes qu’elles incarnent et la force du théâtre les bouleverseront radicalement. A la tombée de la nuit, aucune ne sortira de l’atelier de la même façon qu’elle y est entrée, le matin.
Le Teaser
Les mythes
Minos et le Minotaure : le mythe crétois
A l‘origine, un rapt : l’enlèvement d’Europe
Europe, une princesse phénicienne, est séduite par Zeus qui l’emmène, transformé en taureau, jusqu’en Crète.
Puis un sacrilège : le taureau blanc
Minos, l‘un des fils d’Europe et de Zeus, devient Roi de Crète, grâce à Posseidon, le dieu de la mer. Mais Minos, au lieu de sacrifier le taureau blanc que le dieu de la mer a fait surgir des flots, le garde pour lui et sacrifie à sa place un taureau ordinaire.
La vengeance de Posseidon : la naissance du Minotaure
Pour se venger, Posseidon insuffle à l’épouse de Minos, la reine Pasiphae, une folle passion amoureuse pour le taureau blanc. De cette union naît le Minotaure, monstre à tête de taureau et au corps d’homme.
Dédale et le labyrinthe : Thésée tue le Minotaure
Fou de rage, Minos ordonne à Dédale, l’architecte du palais, de construire un labyrinthe pour y enfermer le Minotaure. Pour nourrir le monstre, on lui jette en pâture des jeunes gens venus d’Athènes vaincue. Au bout de quelques années, Thésée, le fils du Roi d’Athènes, tue le Minotaure avec l’aide d’Ariane, la fille de Minos.
La chute d’Icare
Minos jette Dédale, l’architecte et son fils Icare dans le labyrinthe. Ils s’en échappent grâce aux ailes que Dédale a l’idée de confectionner avec des plumes d’oiseau attachées par de la cire. Mais Icare, grisé par le vol, s’approche trop près du soleil : la cire de ses ailes fond et l’enfant tombe dans la mer.

ACTEON : le chasseur arrogant
Actéon, prince et chasseur intrépide, défie la déesse de la chasse, Artémis, en venant chasser sur son territoire.
S’étant perdu dans la forêt, il surprend Artémis, dans l’intimité de son bain. Furieuse et outragée, la déesse le transforme en cerf et le malheureux chasseur se fait dévorer par ses propres chiens.

Orphée et Eurydice : l’amour impossible
La mort d’Eurydice :
Le jour de son mariage, Eurydice, la jeune épouse d’Orphée, est mordue par un serpent et meurt.
Orphée aux enfers
Inconsolable, Orphée brave Cerbère et descend aux enfers, conduit par Charon, le nautonier du Styx, pour implorer les dieux infernaux de lui rendre son épouse. Emu par la beauté du chant du poète, Hadès, le dieu du monde souterrain, lui rend son épouse à la condition qu’Orphée ne la regarde pas avant d’être sorti des Enfers.
La perte d’Eurydice :
Mais les deux amants ne résistent pas à la tentation et Orphée se retourne pour voir le visage de son épouse avant d’avoir atteint les portes du monde souterrain. Il perd Eurydice pour la deuxième fois.
La mort d’Orphée :
Orphée se retire sur une montagne, loin des hommes : il ne veut plus jamais aimer. Mais les femmes le punissent de cet outrage : lors d’un rituel sacré, prises de transe, elles le tuent et dispersent ses membres. Elles jettent sa tête et sa lyre dans un fleuve ; mais la tête du poète continue à chanter et sa lyre à jouer.
Ainsi le poète meurt, mais son art survit.
